The Illicit Economies and Instability Dialogues are integral to the Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC)’s work in West Africa. The Dialogues are an opportunity for experts in illicit economies, civil society organizations, regional government representatives, foreign policy and development officials, external experts and stakeholders to discuss contemporary, policy-relevant themes on the intersections between illicit economies, conflict and instability in West and central Africa.
This Dialogue, the second in the series in the region, focused on protected areas in West and central Africa as geographic spaces of growing concern given the increasing encroachment of violent extremist groups, and the illicit economies transiting and based within these biospheres. In particular, the conference focused on the role of national parks in the potential southward movement of violent extremist groups from Sahelian states into coastal countries. Participants discussed how these armed groups engage with illicit economies in these areas.
There are a number of reasons why national parks tend to become hotspots for illicit activity and why armed groups, including violent extremist groups, congregate there. The first is that these are remote, often wooded or forested areas that provide numerous sites for armed groups, smugglers or traffickers to hide. As a result, the parks can serve as a refuge for groups with few options for places to base themselves or store their goods.
This use of national parks as a refuge and storage site has been seen in several parts of West Africa. Katiba Macina, a JNIM subgroup, established a presence within the Boucle du Baoulé National Park in Mali, near the Mauritanian border. The Sambisa Forest in north-east Nigeria is a well-known refuge and operational zone for Islamic State’s West Africa Province, and forests across the north-west of Nigeria – including Kamuku, Dansadua and Sububu – operate as bases for a large number of bandit groups, and areas for holding hostages and stolen cattle. Similarly, the Burkinabe portion of W national park in the WAP complex has been used to keep hostages kidnapped by JNIM, as the area is out of reach for state forces and hostages can easily be concealed from aerial patrols.
As a result, communities around national parks may be more susceptible to offers from alternative governance actors, including violent extremist armed groups. These offers are especially attractive if they allow people to engage in illicit but profitable economies freely. JNIM has been known to put forward this offer in the Est region in southern Burkina Faso, telling residents that if they cooperate with them and obey their rules, JNIM will expel state officials and rangers from the area, leaving them free to use the national park and its resources. Often this is framed in religious terms, with JNIM saying that the park is God’s creation, so residents cannot be excluded from it legitimately.
The Dialogues aim to enhance the links between the research and policymaking communities, strengthen civil society coalitions, and reinforce policymaking and the interventions of the development community. This report provides an overview of the discussions, addresses key themes and draws out the potential implications for regional and international actors seeking to engage in programming in these contexts.
Le rôle des parc nationaux dans les économies illicites et les dynamiques de conflit
Dialogue sur les économies illicites et l’instabilité
Les Dialogues sur les économies illicites et l’instabilité font partie intégrante du travail de l’Initiative mondiale contre la criminalité organisée transnationale (GI-TOC) en Afrique de l’Ouest. Les Dialogues sont l’occasion pour les experts en économies illicites, les organisations de la société civile, les représentants des gouvernements régionaux, les responsables de la politique étrangère et du développement, les experts externes et les parties prenantes de discuter de questions contemporaines et pertinentes pour les politiques portant sur les points de rencontre entre les économies illicites, les conflits et l’instabilité en Afrique occidentale et centrale.
Ce Dialogue, le deuxième de la série dans la région, s’est concentré sur les zones protégées en Afrique occidentale et centrale en tant qu’espaces géographiques de plus en plus préoccupants, compte tenu de l’empiètement croissant des groupes extrémistes violents, et sur les économies illicites qui transitent et qui sont basées dans ces biosphères. Et, plus particulièrement, la conférence a porté sur le rôle des parcs nationaux dans le déplacement potentiel vers le sud des groupes extrémistes violents des États sahéliens vers les pays côtiers. Les participants ont discuté de la façon dont ces groupes armés s’engagent dans les économies illicites de ces zones.
Plusieurs raisons expliquent pourquoi les parcs nationaux ont tendance à devenir des points chauds pour les activités illicites et pourquoi les groupes armés, y compris les groupes extrémistes violents, s’y rassemblent. La première est qu’il s’agit de zones éloignées, souvent boisées ou forestières, qui offrent aux groupes armés, aux contrebandiers ou aux trafiquants de nombreux endroits où se cacher. En conséquence, les parcs peuvent servir de refuge à des groupes qui ont des difficultés à trouver des endroits où s’installer et où stocker leurs marchandises.
Cette utilisation des parcs nationaux comme refuge et lieu de stockage a été observée dans plusieurs régions d’Afrique de l’Ouest. Katiba Macina, un sous-groupe du JNIM, s’est établi dans le parc national de la Boucle du Baoulé au Mali, près de la frontière mauritanienne. La forêt de Sambisa, dans le nord-est du Nigeria, est un refuge bien connu et une zone opérationnelle pour la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique, et les forêts du nord-ouest du Nigeria – notamment Kamuku, Dansadua et Sububu – servent de base à un grand nombre de groupes de bandits, ainsi que de zones de détention d’otages et de vols de bétail. De même, la partie burkinabé du parc national du W dans le complexe WAP a été utilisée pour garder des otages enlevés par le JNIM, car la zone est hors de portée des forces de l’État et les otages peuvent facilement être cachés des patrouilles aériennes.
Par conséquent, les communautés situées dans les alentours des parcs nationaux peuvent être plus sensibles aux offres des acteurs de la gouvernance alternative, y compris les groupes armés extrémistes violents. Ces offres sont particulièrement attrayantes, si elles permettent aux populations de s’engager librement dans des économies illicites mais rentables. On sait que le JNIM a fait cette offre dans la région de l’Est, dans le sud du Burkina Faso, en disant aux habitants que s’ils coopèrent avec eux et qu’ils obéissent à leurs règles, le JNIM expulsera les agents de l’État et les gardes forestiers de la région, les laissant libres d’utiliser le parc national et ses ressources. Cette offre est souvent formulée en termes religieux, le JNIM affirmant que le parc est la création de Dieu et qu’en conséquence, les résidents ne peuvent pas en être exclus de manière légitime.
Les Dialogues visent à améliorer les liens entre les communautés de chercheurs et de décideurs, à renforcer les coalitions de la société civile et à consolider l’élaboration des politiques et les interventions de la communauté du développement. Ce rapport donne un aperçu des discussions, aborde les questions clés et souligne les implications potentielles pour les acteurs régionaux et internationaux qui cherchent à s’engager dans l’établissement de programmes dans ces contextes.