Haiti is undergoing a profound transformation of its crisis, marked by the consolidation of criminal governance, violent territorial fragmentation, and the erosion of state authority. This policy brief examines developments in the country during the second quarter of 2025. 

The report finds that the most powerful criminal groups now function like armed militias, controlling vast swathes of the country. In Port-au-Prince, gangs control nearly 90% of the capital and are extending their reach into the Centre and Artibonite regions, pushing towards the Dominican border and Haiti’s northern regions. Their governance model is based on territorial control, extortion, and growing political influence. Extortion alone generates between US$60 million and US$75 million annually from container transport. 

At the same time, Haiti faces alarming humanitarian indicators. Between January and May 2025, at least 4,026 people were killed, a 24% increase compared to 2024. By July, more than 1.3 million people –over 11% of the national population, half of them minors– were displaced. Nearly 700,000 children live without secure housing, and more than 1,600 schools closed in the first half of 2025 due to violence, leaving 243,000 children without access to education. 

Civilian responses have also transformed. Vigilante brigades, initially formed for community protection, now play a central role in Haiti’s security landscape. While indispensable to local defence and often collaborating with the police, they also blur the lines between state and non-state actors. Some brigades pursue territorial and political expansion, raising concerns that they could evolve into criminal groups. Cycles of revenge and intra-communal violence increasingly target civilians, eroding social cohesion. 

The state security sector itself has fragmented further. Rivalries, lack of coordination, privatization, and militarization have weakened institutions. While the government has created a task force, recruited a private military company, and expanded militarized responses such as drone strikes, these remain insufficient. The Kenyan-led Multinational Security Support (MSS) mission continues to face structural and political obstacles, with weak integration into Haiti’s security framework. 

Politically, the Transitional Presidential Council (TPC) is paralyzed. Despite its mandate to restore security, reform institutions, and prepare elections, it has failed to deliver. With elections unlikely in November 2025 and no plan for the post-mandate period starting in February 2026, a dangerous political vacuum risks deepening. Meanwhile, international engagement remains stalled, with ambitious plans but no consensus or implementation. 

This policy brief highlights urgent priorities: reinforcing Haitian-led governance and justice initiatives, restoring coherence among transitional institutions, dismantling the networks sustaining the criminal economy, and preparing for a credible transition beyond February 2026. 

This report is part of the GI-TOC’s Observatory of Violence and Resilience in Haiti, providing research, analysis, and support to local and international stakeholders. 

Haïti traverse une transformation profonde de sa crise, marquée par la consolidation de la gouvernance criminelle, la fragmentation territoriale violente et l’érosion de l’autorité de l’État. Ce policy brief analyse la situation au deuxième trimestre 2025. 

Le rapport montre que les groupes criminels les plus puissants fonctionnent désormais comme des milices armées, contrôlant de vastes portions du territoire. À Port-au-Prince, les gangs contrôlent près de 90 % de la capitale et étendent leur influence vers le Centre et l’Artibonite, jusqu’à la frontière dominicaine et les régions du Nord. Leur modèle de gouvernance repose sur le contrôle territorial, l’extorsion et une influence politique croissante. L’extorsion des transports de conteneurs génère à elle seule entre 60 et 75 millions de dollars américains par an. 

Les indicateurs humanitaires sont alarmants. Entre janvier et mai 2025, au moins 4 026 personnes ont été tuées, soit une augmentation de 24 % par rapport à 2024. En juillet, plus de 1,3 million de personnes – soit plus de 11 % de la population nationale, dont la moitié sont des mineurs – étaient déplacées. Près de 700 000 enfants vivent sans logement sûr et plus de 1 600 écoles ont fermé depuis janvier 2025, privant 243 000 élèves d’accès à l’éducation. 

Les réponses civiles se transforment également. Les brigades d’autodéfense, d’abord créées pour protéger les communautés, jouent désormais un rôle central. Elles collaborent parfois avec la police, mais brouillent les frontières entre acteurs étatiques et non étatiques. Certaines brigades poursuivent une logique d’expansion territoriale et politique, suscitant des inquiétudes quant à leur évolution possible en groupes criminels. Les cycles de vengeance et les violences intercommunautaires visent de plus en plus les civils, affaiblissant la cohésion sociale. 

Le secteur de la sécurité de l’État est, lui aussi, fragmenté. Les rivalités, le manque de coordination, la privatisation et la militarisation ont affaibli les institutions. Bien que le gouvernement ait créé une task force, recruté une société militaire privée et développé des réponses militarisées comme les frappes de drones, celles-ci restent insuffisantes. La Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya, souffre de déficits structurels et politiques, et son intégration au cadre sécuritaire haïtien reste faible. 

Sur le plan politique, le Conseil présidentiel de transition (CPT) est paralysé. Son mandat de rétablir la sécurité, réformer les institutions et préparer les élections n’a pas été rempli. Les élections prévues en novembre 2025 sont quasi impossibles, et aucun plan n’existe pour la période postérieure au 7 février 2026. Un vide politique dangereux s’installe, tandis que l’engagement international demeure bloqué, avec des plans ambitieux mais sans consensus ni mise en œuvre. 

Le rapport souligne les priorités urgentes : renforcer les initiatives haïtiennes en matière de gouvernance et de justice, rétablir la cohérence des institutions de transition, démanteler les réseaux qui soutiennent l’économie criminelle, et préparer une transition crédible au-delà de février 2026.